COMMUNIQUÉ DE PRESSE

LA GLOBE 40 AU CAP LEEUWIN 2ème CAP DE LA TRILOGIE DES TOURS DU MONDE

L’équipage hollandais SEC HAYAI de Frans Budel et Ysbrand Endt a franchi hier la longitude du Cap Leeuwin au sud-ouest de l’Australie après 3580 milles (6630 km) depuis l’ile Maurice en 16 jours et 12 heures ; suivi 8 heures plus tard par l’équipage japonais / italo MILAI Around The World ; SEC HAYAI a franchi également en leader la porte Eclipse Island, pour l’ile du même nom, marque de passage du parcours à proximité du Cap Leeuwin.

 Cap de Bonne Espérance, Cap Leeuwin, Cap Horn, dans la trilogie mythique des tours du monde en course la GLOBE40 a maintenant joué les deux premières cartes ; ce passage en Australie marque environ la moitié de la distance à parcourir dans cette seconde plus grande étape de l’épreuve, à savoir près de 7000 milles (13.000 km) avant de rallier la Nouvelle- Zélande.

 Partis de l’ile Maurice le dimanche 11 septembre les concurrents ont rapidement plongé vers le sud cherchant à éviter une très large zone de hautes pressions et vent faibles au centre de l’Océan Indien et à la recherche des vents d’ouest soutenus qui devraient les pousser vers l’Australie ; descente vers le sud très tactique suivant le positionnement des uns et des autres avec des trajectoires plus sud ou plus nord, ou plus ouest ou plus est ; à ce jeu 4 équipes ont successivement pris la place de leader se croisant et se recroisant quelques fois à un mille de distance au beau milieu de l’Océan Indien.

 Après une semaine de ce jeu épuisant dans le petit temps et à l’approche de l’archipel des iles Saint -Paul et Amsterdam des Terres Australes et Antarctiques française ( TAAF) la musique a changé de gamme avec l’arrivée de flux d’ouest soutenus de 30 à 40 nœuds ; avec un pied dans la redoutée zone des « quarantièmes rugissants » ( de 40 à 50° de latitude sud) , s’en est suivi une semaine de glissades avec affolements des compteurs ( 24 nœuds pour AHMAS) et grandes chevauchées sous l’œil des albatros. Un gout de grand sud tout en restant dans la limite fixée par la course à 42° sud pour rester dans l’esprit d’une épreuve en catégorie 1 et excluant la descente vers des latitudes plus basses et la zone antarctique.

A l’approche de l’Australie il a fallu remonter vers le nord vers la marque de passage d’Eclipse Island, une petite ile déserte à quelques milles des côtes australiennes ; les vents faibles sont à nouveau à l’ordre du jour et atteindre cette marque a paru bien difficile pendant quelques jours. Alors que 48 heures au maximum séparent les 2 leaders des autres équipes, GRYPHON SOLO2, très en forme sur cette étape, AMHAS, qui a connu des problèmes pilote pendant plusieurs jours et le combatif WHISKEY JACK, encore handicapé par une déchirure sur sa grand-voile.

 Il reste à tous encore un beau morceau de parcours à découvrir avec la traversée de la Grande Baie Australienne sur 1500 milles, le redouté Détroit de Baas entre l’Australie et la Tasmanie, la mer de Tasmanie sur 1000 milles encore pour atteindre le Cap Renga au nord de la Nouvelle-Zélande, avant une dernière descente le long de la face est de l’ile du nord Néo-Zélandaise pour atteindre Auckland.

Une expérience de navigation purement exceptionnelle, l’expérience des grandes latitudes sud, les rencontres fortes comme au passage de l’ile Amsterdam avec ce contact avec les scientifiques qui y passent une année pleine sur l’ile la plus éloignée au monde de toute terre habitée, cette petite ile d’Eclipse Island qui porte bien son nom car elle a ressemblé longtemps au mirage du désert à atteindre, et encore et toujours ce spectacle de la pureté marine, de cet océan tant menacé, de ce spectacle infini au gout d’absolu à préserver pour les générations futures.

Durant cette étape joies et peines ont marqué le quotidien des équipages de la GLOBE40 comme ils nous le racontent à nous terriens dans leurs échanges quotidiens :

 GRYPHON SOLO 2: « Il y a très peu de vent en ce moment… cela nous a permis de faire sécher nos affaires et de faire un peu de maintenance ; nous avons pu faire passer une ligne de messager à travers le mât afin d’avoir à nouveau une drisse fractionnée. J’ai fait des épissures jusqu’à la tombée de la nuit, je continuerais demain. Il fait un peu plus chaud ces dernières heures et c’est plutôt agréable mais le manque de vent commence à nous monter à la tête ».

 AMHAS : “Nous avons finalement remplacé notre pilote automatique non fonctionnel par notre pilote de rechange embarqué. Le spare est une nouvelle version… Il est de la vieille école et n’a pas de complexité sophistiquée, de logique intégrée et une multitude de capteurs externes…Cependant, le KH7000 est incroyablement fiable, solide et précis. Il n’a besoin que d’un flux ininterrompu de caféine, d’aliments lyophilisés, de biscuits (de préférence français) et d’une pause pipi occasionnelle. Le KH7000 : « Sollicites moi, je suis prêt à jouer. »

SEC HAYAI:  » Un bon après-midi à vous tous depuis un océan austral froid, humide, venteux, mais aussi très beau, avec beaucoup d’Albatros. Nous étions contents de pouvoir empanner ce matin ! Nous attendons avec impatience des températures plus élevées, pour pouvoir être vraiment au sec dans le bateau. Comme vous pouvez l’imaginer, tout est mouillé par la condensation. Les deux seuls endroits secs sont notre équipement de mauvais temps et nos sacs de couchage. Tout le reste est humide (et salé) haha ! »

WHISKEY JACK : « Whiskey Jack est lent depuis hier soir. La raison en est qu’en descendant notre spinnaker, il s’est enroulé (tordu) autour de l’étai du Solent. Jeronimo a fait un tour dans le mât et après de nombreuses heures de lutte contre le spinnaker, il est toujours autour de l’étai mais il est sécurisé. Pendant l’exercice, nous avons aussi fait un empannage catastrophe et la grand-voile s’est déchirée sur une barre de flèche ET un winch dans le cockpit est tombé en morceaux ! Donc, après une nuit très chargée, nous nous reposons maintenant. Nous allons rester assez lents car nous avons besoin de meilleures conditions pour résoudre tous ces problèmes. L’effet domino! »

 MILAI : Aujourd’hui nous avons poussé pour nous rapprocher de nos rivaux sur Sec Hayai. Ce matin, notre bateau était un avion sous 30 nœuds de vent.Nous avions une vitesse moyenne de 14 noeuds et une pointe à 18 noeuds. Peut-être plus. Incroyable. Malheureusement sur Sec Hayai ils sont vraiment rapides aussi. Bravo à nos camarades ! Nous allons continuer à tout donner pour les rattraper. »

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