INTERVIEW

THIBAUT LEFEVERE – INSCRIT GLOBE40

Thibaut Lefevere inscrit à la Globe40 2025 se confie sur son parcours nautique, sa vie professionnelle sur l’Ile de La Réunion et évoque son projet 100% réunionnais pour la 2ème édition du tour du monde.

Avant de se projeter sur la Globe40 2025, pourrais-tu revenir sur ton parcours nautique et tes expériences passées ?

Je fais de la voile depuis que je suis tout petit, j’ai commencé par le 420 et le hobie 16 quand j’étais enfant dans la baie de Quiberon. J’ai aussi fait plusieurs stages aux Glénans dans le but de pouvoir partir en croisière 1 an en 2012 autour de l’Atlantique. On a passé pas mal de temps aux Antilles pour terminer en Méditerranée en passant par Gibraltar. C’était un voyage d’un an qui était assez incroyable où j’ai vraiment appris à naviguer et à voyager. Je n’en suis jamais vraiment sorti. Dix ans plus tard une fois installé à La Réunion avec ma femme et mes enfants, j’ai vraiment eu envie de repartir et de me lancer dans un nouveau défi et c’est là où je me suis dit pourquoi pas participer à la Transat Jacques Vabre 2021. A travers ce projet, j’ai pu participer à de belles courses comme la CIC Normandy Channel Race pour terminer par cette transatlantique en course. C’était vraiment des expériences nouvelles parce que la course au large n’a rien à voir avec la croisière, j’ai appris au quotidien auprès de grands skippers comme Sébastien Marsset, Louis Duc et François Angoulvant qui était aussi mon préparateur. C’était des supers échanges, il y a eu beaucoup de partage et ça m’a permis de beaucoup progresser et d’arriver à mener mon projet jusqu’au bout.

Tu es installé sur l’Ile de La Réunion depuis plusieurs années, en quoi consiste ton activité professionnelle en tant que gérant de la société Boiscom ?

Je suis charpentier de formation. En arrivant à La Réunion, je me suis mis à mon compte et j’ai donc commencé par un parcours assez classique. J’ai mis quelques outils dans ma voiture et je suis parti faire des petits chantiers à droite à gauche.  De fil en aiguille la société à bien évoluée. Aujourd’hui ça fait 8 ans que ma société existe et on est 9 salariés. On est surtout sur de la charpente traditionnelle et des maisons en ossatures bois. On fait beaucoup d’aménagements extérieurs et aussi des travaux types escaliers, parquets ou mobiliers d’intérieur.

Tu as participé à deux éditions de la CIC Normandy Channel Race et à la Transat Jacques Vabre 2021, que retiens tu de ces deux saisons en Class40 et qu’est ce qui t’a donné envie de revenir et poursuivre ta carrière en course au large ?

Ce que je retiens d’abord c’est que la course au large n’est pas une promenade de santé ! La course au large est très engagée, monter un projet demande de la rigueur, des connaissances et un savoir-faire sur la navigation, la météo. Cela demande aussi un entrainement physique important. Ces deux années sur le circuit Class40 m’ont appris à me surpasser et c’est ce challenge que je veux retrouver sur les prochaines courses au large que je vais faire. Je veux retrouver cette sensation de dépassement de soi.

Et puis, je repartirai surement un jour en famille faire un tour de monde et il n’y a rien de mieux que la course au large pour apprendre et être serein en famille sur l’eau aux quatres coins du monde.

Parlons-nous maintenant de la Globe40 ou tu es inscrit à la 2ème édition, comment t’est venu l’idée de participer à ce tour du monde ?

 C’est une histoire qui remonte à 2020 où j’ai rencontré Manfred Ramspacher (l’organisateur de la Globe40) sur les pontons de la CIC Normandy Channel Race. On a eu l’occasion de parler de cette course que je trouvais déjà super intéressante. Je lui ai soufflé à l’oreille qu’il fallait absolument que la course fasse étape à La Réunion ! Le projet à commencer à germer à ce moment-là. Dans mon esprit si La Réunion devenait une étape de la Globe40, il fallait absolument que je monte un projet 100% réunionnais.

Il y a eu des premiers échanges entre l’organisateur, les partenaires locaux et puis après un premier repérage sur place les choses se sont accélérées aussi bien que pour La réunion devienne une ville étape que pour mon projet sportif.

L’Ile de la Réunion est officiellement depuis hier étape de la Globe40 dans l’Océan Indien – on imagine beaucoup de fierté de voir ton ile adoptive associée à un tel événement ?

Je suis très fier d’avoir contribuer à ce que La Réunion devienne une étape de la Globe40. Pouvoir mettre l’ile de La Réunion sur une carte à travers le monde et faire en sorte que cette destination devienne un des grands lieux de la course au large me rend très heureux. J’espère que cela permettra de développer le nautisme sur l’ile. L’Océan Indien est un terrain de jeu incroyable et les conditions sont incroyables pour naviguer. Je souhaite que cet événement mette en valeur le savoir-faire des réunionnais.

L’Ile de la Réunion est davantage connue comme une ile volcanique, paradis du trekking, c’est important pour toi de contribuer au développement du nautisme ?

Oui bien entendu. J’espère que notre participation à la Globe40 via le Class40 Freedom et l’équipe réunionnaise pourra justement donner envie aux réunionnais de naviguer plus, de refaire des courses au large comme le tour des Iles vanilles et que cela développera davantage la voile à La Réunion.

Ou en est-tu dans la préparation de ton projet ? pouvons-nous penser que tu monteras un équipage 100% réunionnais ?

L’idée est clairement d’avoir un équipage 100% réunionnais. Aujourd’hui d’un point de vue sportif on est parti sur 6 skippers puisque cette course offre la possibilité de changer un skipper à chaque étape. Je souhaite aussi que ce projet soit 100% réunionnais sur le plan du financement. On cherche essentiellement des partenaires locaux pour promouvoir l’ile de La Réunion sur toutes les mers du monde.

Le projet se passe pour le moment très bien puisque nous avons la moitié de notre budget à deux ans du départ. Il y a un réel engouement de la part des sponsors pour cette course, pour ce projet réunionnais et j’en suis très fier. On est 9 personnes qui s’occupe du projet actuellement (2 personnes pour la communication / 2 personnes à la gestion / 5 skippers). Je suis assez content de comment s’organise le projet, on est actif et dans une bonne dynamique.

On ne lâchera rien jusqu’au départ de la Globe40.

J’imagine que tu as suivi de près la 1ère édition, qu’en retiens-tu et quel moment t’a marqué ?

Le passage du Cap de Bonne Esperance et du Cap Horn m’ont bien évidemment marqué. Les concurrents ont eu pendant plusieurs jours des conditions très musclées. Ce que je retiens de cette 1ère édition est l’aventure, le partage, le fait de pouvoir découvrir de nouvelles cultures… Faire le tour du monde en course me fait rêver. La Globe40 est la première grande course en Class40 autour du monde qui reste accessible. Il ne faut vraiment pas hésiter à se lancer, à essayer de monter un projet. C’est incroyable d’avoir l’opportunité de naviguer en course sur toutes les mers du monde.

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