INTERVIEW

NICOLAS GUIBAL

Inscrit à la 2ème édition de la Globe40 , Nicolas se confie sur son parcours au large et se projette sur le tour du monde avec lequel il naviguera sur son nouveau bateau, le Class40 n°141..

Originaire de Saint-Nazaire, comment as-tu découvert la voile et cette passion pour la course au large ?

J’ai découvert la voile en étant petit avec mes parents. Inscrit au club de Nantes, j’ai commencé comme tout le monde avec l’Optimist puis le 420. J’ai également fait beaucoup de croisière avec mes parents et c’est là où ma passion par la voile est née.

Quel est ton parcours et tes expériences passées ?

Après mes années en dériveur puis après de nombreuses croisières, j’ai décidé de me lancer dans la Mini Transat en 2018. J’ai acheté un Mini 6.50 et c’est à ce moment que je me suis vraiment lancé dans la course au large. J’ai fait deux campagnes de Mini Transat.

Tu as participé à la Mini Transat 2021, que retiens-tu de cette expérience tant dans la préparation du projet que de la course elle-même ?

Traverser l’Atlantique en solitaire sur la Mini Transat était un rêve d’enfant.

J’ai en effet appris beaucoup de choses sur ces saisons en Mini 6.50 ; j’ai pu découvrir la navigation en solitaire avec beaucoup d’humilité sur ce petit support. C’est des supers bateaux mais c’est vrai qu’on n’est pas grand-chose face à l’immensité de l’océan malgré que ce soit des bateaux très marin. Ce sont des projets que j’ai pu gérer en parallèle de mon métier même si cela demande beaucoup d’investissement. J’avais un vieux bateau d’une dizaine d’année donc je n’étais pas forcément au top au niveau de la performance mais j’ai passé des belles années ; j’aime beaucoup le solitaire. De la qualification à la course, j’ai beaucoup apprécié le temps en mer. Naviguer au grand large a été une révélation. C’est pour cela qu’à la première lecture de l’avis de course de la Globe40 je n’ai pas hésité à me lancer dans ce projet et à l’inscrire à mon programme Class40. La Mini Transat était une grande aventure et j’espère que la Globe40 en sera tout autant.

On dit souvent que la Mini Transat est la meilleure école pour devenir un grand marin, tu es d’accord avec ça ?

Je ne sais pas, je ne suis pas forcément encore un grand marin…mais oui je pense que c’est une bonne école pour commencer dans la course au large, ce sont des bateaux qui restent assez simple et marin. Ils permettent de faire de belles courses avec des budgets qui sont encore restreints. Beaucoup de grands marins sont issus de la Classe Mini.

Parlons maintenant de la Globe40 tu es inscrit à la 2ème édition, comment t’est venu l’idée de participer à ce tour du monde ?

Faire un tour du monde en course est un rêve pour beaucoup, pour moi c’est certain en tout cas. La durée de la 1ère édition ne permettait pas de faire la Route du Rhum, ce qui complique un peu les choses dans la recherche de partenaires. Cette 2ème édition, plus courte, permet de faire ces deux grandes courses. La Globe40 offre la possibilité de faire un tour du monde en course mais aussi de pouvoir profiter d’étapes magnifiques. J’en ai discuté avec Arnaud Boissière (skipper Imoca Vendée Globe) qui a fait beaucoup de tours du monde mais sans jamais s’arrêter (tant mieux pour lui d’ailleurs !) et c’est sur cet esprit que la Globe40 est une super course. A l’instar de The Ocean Race, tu t’arrêtes dans des endroits superbes tout en faisant le tour de la planète en course.

Tu as fait récemment l’acquisition du Class40 n°141, un Pogo S3 mis à l’eau en 2014, pourquoi avoir opté pour ce bateau ?

L’achat du bateau a été une grosse réflexion ! Je n’avais pas forcément les moyens d’acheter un bateau dernière génération. Ce qu’il faut savoir, c’est que j’ai vendu ma maison pour acheter ce bateau et aller au bout de ce projet. Le pogo S3 est un bateau de construction robuste ce qui sera important pour faire ce tour du monde mais c’est aussi un bateau rapide et relativement confortable. Je l’achète à CG Marine à la Trinité sur mer, Gonzague est expert dans la préparation des Class40, ça me permet d’acheter le bateau en toute confiance. Le bateau sera mis à l’eau le 30 avril, j’ai vraiment hâte de faire mes premières navigations !

Où en es-tu dans la préparation de ce projet ?  Quel est ton programme sportif jusqu’au départ de la Globe40 en 2025 ? 

Je suis en train de finaliser les derniers détails avec l’association dont je vais porter les couleurs. Des partenaires vont s’engager prochainement. Je suis en pleine phase de recherche de partenaires mais l’acquisition du bateau que je vais recevoir fin avril va me permettre d’accélérer cette recherche. La 1ère étape était de trouver un bateau, maintenant le reste va suivre naturellement. Je suis confiant pour avoir un beau projet tant sur le plan humain que sur le plan sportif.

D’un point de vue sportif, je vais participer cette année à l’Armen Race, la Sevenstar Round Britain & Ireland Race, la Dhream cup et enfin finir en septembre avec la CIC Normandy Channel Race à Caen. J’ai un programme bien chargé pour acquérir de l’expérience sur le bateau.

J’imagine que tu as suivi de près la 1ère édition, que retiens-tu de cette course et quel moment t’a le plus marqué ?

C’est une question un peu compliquée vu de l’extérieur. Ce qu’il en ressort, c’est que c’est une course longue qui demande beaucoup d’engagement. J’ai adoré regarder les vidéos et les images issues lors de la 1ère édition en mer et aux étapes. La bataille sportive était belle à regarder avec un niveau homogène entre les bateaux et peu d’écart de performance au final. Le parcours de la 1ère édition était vraiment chouette.

Quels sont tes objectifs et ambitions sur la Globe40 ?

Dans la mesure où il y a un classement « pointus » et « scow » contrairement à d’autres courses, je me projette avec de l’ambition sportive. C’est pour l’instant une question un peu anticipée parce qu’il faut d’abord que je prenne le bateau en main mais je compte bien donner le meilleur de moi-même pour espérer faire un podium dans ma catégorie.

Que peut-on te souhaiter pour la suite ?

J’ai envie de te répondre de trouver le maximum de partenaires pour fiabiliser le projet et puis de prendre du plaisir sur l’eau. Mon projet reste lié à mes partenaires et j’ai envie d’écrire une belle histoire commune. Souhaite-moi de faire une belle saison de préparation sans casser trop de choses sur le bateau !

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